L’art est un produit du terroir

La Nouvelle République

Entre Villentrois et Faverolles, l’ancien grand corps de ferme du XIXe sauvé de la ruine et des ronces, est devenu le théâtre des arts aux champs.

Ses repas berrichons animés y connaissent un succès fou et ses spectacles au chaleureux goût de terroir sont également très courus.

A l’origine de cette heureuse reconversion du site, les frères Fraiscinet et des amis qui n’ont investi dans la pierre sans autre ambition que de retaper le bel endroit pour en faire un écrin entièrement dédié aux arts.

Ici, l’autogestion camarade est d’humeur joviale : musique, chansons, théâtre, petits tours circassiens à cheval et fauconnerie... comme on ne se refait pas, bienvenue dans un uni vers populaire qui puise ses ra cines dans les traditions folks du Berry.
« Avec mes frères, on a grandi avec les sons et lumières du château de Valençay et notre famille a toujours été attachée à ces traditions. Nos parents étaient dans un groupe folk, nous avons baigné là-dedans, alors l’idée de chercher un endroit dédié aux spectacles grandeur nature a vite germé », confie Christian Fraiscinet. Ce dernier, le public le connaît pourtant surtout maintenant dans la peau du Christian des Bodin’s.

« Cela n’a rien à voir avec les Bodin’s, mais l’esprit est là. C’est populaire, pas élitiste pour un sou », s’amuse l’intéressé.

De septembre à fin juin, le rythme des saisons s’égrène de la petite salle avec ses spectacles plus intimistes, aux déambulations noctures faites de saynètes retraçant le destin de « Firmin le colporteur ».

Le week-end prochain, par exemple, « Un village en chansons » propose au public de revivre en musique la vie villageoise du début du siècle dernier – il reste des places (1) – ! « Firmin », lui, reviendra à partir du 8 mai, huit fois sur
trois week-ends.

« Nous alternons ainsi les spectacles avec, depuis plus d’un an maintenant, les repas berrichons animés. Ils cartonnent ! On les arrête en avril pour les reprendre en octobre-novembre », confie Jean-Christian. Mais à la belle saison, il est aussi une tradition à laquelle on ne déroge pas : venir à la ferme théâtre de Bellevue faire cuire ses aliments dans le four à pain. Ça croustille, c’est loin d’être uniforme et ça a du goût. A l’image de la ferme théâtre de Bellevue où les tranches de l’art de ces touche-à-tout aiment mijoter dans leur jus.

Sébastien Acker